Vendredi à 21h commencera enfin c’putain d’Euro 2016. Un mois entier totalement consacré au foot, aux ailes de pigeons, aux bicyclettes, aux biscottes, aux boulets de canons, aux bouffages de feuilles, aux cafés crème, aux cassages de reins, aux caviars, aux ciseaux, aux coups du scorpion, du chapeau, du foulard, du crapaud, du sombrero, aux Madjer, aux missiles, aux panenka, aux papinades, aux petits ponts, roulettes et talonnades. Un mois entier où j’ne vais pas louper une miette d’la compétition. Un mois entier où j’ne sortirai plus d’chez moi sauf pour acheter des clopes et remplir mon frigo. Un mois entier où je me nourrirai uniquement à la bière, aux pizz’ et aux chips. Bref, ce prochain mois devant ma téloche et avec mes poteaux risque d’être mémorable !
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C’jour là je l’attends depuis tellement longtemps qu’j’me ferais aussi beau qu’lors du mariage de tonton Jacques à l’été 98. Je renfilerai le maillot des bleus de cette même année, sauf qu’aujourd’hui y me moule tell’ment qu’je ressemble, paraît-il, plus à Harold dans Hey Arnold, qu’au minot bien sage de l’époque. Mais je m’en branle, ce maillot là il a pas d’étoiles et ça c’est plus que collector. A l’entrée des joueurs, j’me lèverai fier comme un coq, le torse bombé, pour chanter en cœur la Marseillaise. En cœur, parce qu’à mes côtés, mes meilleurs potes seront là et ils auront, comme le veut la tradition dans ce genre d’événements, apporté d’quoi béqueter dans la main gauche et d’quoi picoler dans la main droite. Dans mon salon, transformé en populaires pour l’occasion, y’aura mon pote Cédric, c’lui qui déteste le frometon et qui casse les burnes au moment d’choisir les pizzas au carreouf du coin. A la 78ème minute de jeu, Malback Light au bec et Hoegaarden à la main, il placera enfin sa traditionnelle phrase de match : « vous me laissez la prochaine pizz’ les gars, c’est celle sans fromage ». Y’aura aussi mon pote Mickael, le community manager d’la bande, CM comme on dit dans le jargon, toujours à la recherche d’un chargeur iPhone et d’un tweet en folie, même à 5h du mat’ complétement beurré en boite. Pendant l’match, y décollera pas la tête de son smartphone, enfin uniquement pour chercher un peu d’inspi. Quand j’essayerai d’lui parler il me répondra « attends j’te tiens un bon truc là ». Bref, Mickael, il suit les matchs sur twitter et il en voit pas une cacahuète excepté les ralentis. Y’aura également Kevin, c’lui qui pisse un bol dès qu’il finit une bière. On le surnomme même le chat noir parce qu’y a que quand il va aux chiottes qui c’passe quelque chose sur l’terrain. Y’aura aussi Mathieu, mon pote qui n’aime pas l’foot mais qui a bien compris que s’il voulait nous voir cet été, il devra un minimum s’intéresser au ballon rond. Sur chaque faute sifflée, il dira « mais quelles bande de fiottes ces footeux ». Moi, je regarderai les autres, sourire en coin, me rappelant de l’épisode où je l’avais surpris dans sa piaule entrain d’essayer le soutif et la p’tite culotte de sa meuf. Et y’aura Jean-Mich, mon pote relou qui me tend sa bière toutes les 10 minutes parce que ce con sait toujours pas l’ouvrir avec un briquet. Par contre il sait bien qu’moi je les ouvre avec mes dents depuis mes 13 ans.
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On sera tous debout, la main sur le cœur et les sourcils froncés, prêts et impatients qu’l’arbitre lance l’match. Ah non pas tous, sur le côté, entrain d’tirer une gueule d’enterrement y’aura ma gonze. A chaque fois qu’je la regarderai, tirant sur sa convertible tout en faisant ses ongles, j’me dirai qu’la pauvre ne tiendra jamais tout l’été (surtout qu’je lui ai toujours rien dit pour le Tour de France et les JO). Et puis merde qu’est ce qu’elle fout là ? Elle avait qu’à aller boire des Kir avec ses copines en bavant sur le peu de mecs encore trouvables aux terrasses des bistrots, passer voir sa mère ou commencer Game of Thrones. Ba ouais merde, j’ai déjà une équipe à supporter, j’ai pas envie de supporter ses regards assassins dès que l’un de mes potes dira « paraît que si la Roumanie marque ils font une célébration en air guitar » et qu’un autre répondra « ouais enfin ce serait surement un but bien sale… Ba ouais CD ROM ». Ah oui, lui c’est Patrick, il arrive toujours à la mi-temps, les mains vides mais les poches remplies d’quoi rouler quelques pétards et d’faire quelques blagues bien pourries ensuite.
Puis y’aura moi, j’aurai vidé l’premier pack dès la 10ème minute de jeu, j’passerai quasi tout mon temps à prédire le jeu et à parler à la téloche pour dire à un tel d’la foutre à un tel. Le reste du temps j’serai debout à m’occuper des pizzas et à remplir la table de nouvelles bières bien fraîches. J’me taperai des sprints du four à la téloche quand Margotton accéléra la vitesse de sa voix, j’devrai supporter les blagues de mes potes qui me f’ront croire à des actions chaudes, j’expliquerai la règle du hors-jeu à ma meuf, je ré-expliquerai la règle du hors-jeu à ma meuf, je « putain les gars vous pouvez pas m’aider un peu.. et puis merde va voir sur internet ». Et surtout je devrai me payer tout le ménage le lendemain et les centaines de binouzes à descendre et à jeter dans le bac à verre en m’en mettant plein les mains. Mais bon, au fond, je m’en branle, j’aurai passé un grand moment avec mes amis et on aura finit bien bleu. Alors j’me dirai « vivement demain, qu’ça r’commence » ! #fiersdetrebleusdevantlesbleus