Samedi 2 novembre, à peine remis de mon voyage chez les Helvètes, je partais découvrir la capitale du Piémont et de l’automobile 🇮🇹, cette ville si austère de prime abord et pourtant si douce à l’intérieur qu’est Turin. Une longue journée placée sous le signe du tourisme et de l’art de vivre piémontais avec pour finalité, bien évidemment, le Derby della Mole entre les Grenats du Toro et les Bianconeri de la Juve. Allez, montez à bord de ma Gran Torino 🚗, je vous emmène dans une belle, folklorique et douloureuse aventure que je ne suis pas prêt d’oublier .

 

Tourisme dans la
capitale du Piémont

Il est à peine 5h du matin quand le Flixbus me dépose à Turin 🚌. Il fait nuit noire, j’ai pioncé 4h en bavant dans ma capuche, je suis frigorifié et pourtant il est l’heure d’y aller, l’heure de sauter dans l’inconnu de cette nouvelle aventure. Les premiers pas sont plus qu’hésitants, il faut dire que je n’ai absolument pas préparé ce séjour alors j’avance en suivant la direction de la Mole Antonelliana, le célèbre monument en forme de dôme qui symbolise au mieux la ville. En marchant seul, sans témoin, sans personne, dans les rues désertes et sombres de Turin, je commence un instant à me demander ce que je fous ici 😫 et pourquoi je ne suis pas resté tranquillement au lit.

À 9h du matin, après trois cafés et quelques foulages de Place, j’arrive enfin tout tremblant devant la Mole, dont l’entrée est déjà pleine de touristes. Destinée à l’origine à devenir le lieu de culte de la communauté juive de Turin, la Mole est aujourd’hui devenue le siège du Musée National du cinéma. Deux heures d’attente plus tard, je monte dans le fameux ascenseur en cristal qui conduit au sommet du dôme et à la belle vue panoramique sur Turin 😎. Une très belle expérience, sans aucun doute, mais soyez plus intelligents que moi et pensez à réserver des billets coupe-file en avance. Je termine la visite avec celle du Musée national du Cinéma où je profite des grands fauteuils rouge mis à disposition, pour récupérer 10-15% d’énergie en pionçant une bonne heure durant ☁️.

Sur les coups des 14h, après m’être rendu dans l’un des cafés historiques de Turin, le Café Mulassano, je poursuis mes visites en entrant au Musée National de l’Automobile, curieux d’en connaître un peu plus sur l’histoire de l’automobile. Proche de l’usine Fiat du Lingotto, le Musée de l’automobile de Turin est considéré comme l’un des plus importants et plus anciens musées automobiles du monde. Pratiquement 200 voitures y sont exposées, des premières automobiles à vapeur de 1769 aux modèles les plus récents en passant par la première Fiat 500 Topolino de 1936.

 

Avant match et découverte du
Stadio Olimpico Grande Torino

À 17h, j’arrive enfin sur le parvis du stade, lessivé comme jamais et avec pour seul et unique objectif, à l’instant présent : me mettre une énorme pintasse dans le gosier 🍻. Cela tombe bien, j’ai rendez-vous avec une bande de quatre joyeux lurons tout droit venus de Chambéry pour soutenir le Torino comme ils ont l’habitude de le faire 8 à 10 fois par saison. Des bons gaziers bien décidés eux-aussi à vivre ce derby à fond les ballons, tout d’abord dans une pizzeria puis dans le bar d’à côté où les ultras du Torino commencent à se faire entendre à grand coup de Juve merda. Tous attendent le passage des bus des équipes, une expérience à vivre pour bien s’imprégner de l’ambiance de l’avant-match 🔥. Malheureusement, toutes les photos de cet instant magique sont inexploitables. Il faut dire que j’avais constamment une binouze à la main.

Vers 20h, j’abandonne mes nouveaux copains qui ont pris leur place dans la Curva Primavera, pour rejoindre la tribune latérale Distinti Granata à quelques mètres de la Curva Maratona, la tribune la plus chaude du Stadio Olimpico Grande Torino. J’en profite pour remettre, dans l’une des nombreuses friteries situées sur le parvis du stade, un peu de charbon dans la machine 🍕. Je découvre alors un peu mieux ce stade, bien vétuste c’est certain de l’extérieur, mais je n’oublie pas qui l’est l’un des plus anciens et emblématiques d’Italie. Il a accueilli la coupe du monde 1934 avant de devenir dès 1945 le théâtre des triomphes nationaux et européens de la Juventus sous le nom de Stadio Communale. Il est ensuite abandonné avec l’arrivée du Stade Delle Alpi en 1990 et rebaptisé Stadio Olimpico à l’occasion des JO d’hiver de 2006. Il faut attendre 2011 et le départ de la Juve dans son Juventus Stadium, pour que le Torino FC devienne seul résident de l’enceinte. Et c’est en 2016, en l’honneur de l’équipe du Torino Calcio, le Grande Torino, qui rafle quatre titres de champion consécutifs à la fin des années 40, qu’il devient ce qu’il est aujourd’hui : le Stadio olimpico Grande Torino.

 

La passion populaire
à l’état pur

Quand je pénètre à l’intérieur du stade et que des milliers de supporters se mettent à faire tourner leurs écharpes sur l’hymne du FC Torino, je commence enfin à comprendre que tous mes efforts n’ont pas été vains et que même si j’ai souffert avec ma jambe tout au long de la journée, je ne peux qu’à présent être heureux en profitant du spectacle qui s’offre à mes yeux 😍. Ce stade d’un peu plus de 28 000 spectateurs transpire la ferveur populaire, la passion viscérale de tout le peuple Granata pour le football mais surtout pour le Torino. Car aujourd’hui encore, malgré l’écrasante supériorité au palmarès de la Juve, Turin vit clairement pour le Toro.

E’ ancora Toro, è sempre Toro
cantiamo noi, cantiamo tutti in coro
è ancora Toro, è sempre Toro
il cuore grande, ti fà tremar le gambe.

Alors, comme souvent quand je vais au stade, j’oublie très vite le terrain. Je deviens spectateur d’un tout autre spectacle, de ces partitions et ces chorégraphies qui se jouent en tribunes par celles et ceux qui brandissent avec fierté l’appartenance et l’attachement fort à leur club de cœur 💥. Et il y a beau y avoir un quintuple ballon d’or sur la pelouse, je ne peux m’empêcher d’avoir les yeux rivés sur la Maratona, préférant lire le match à travers les expressions de ses fidèles supporters. Appareil photo en main, je m’aventure dans les moindres recoins de cette tribune latérale. Je l’inspecte de fond en comble et de long en large, pour en capturer ses plus belles émotions. Au fil des pas, je me rapproche du parcage des Bianconeri où les écharpes du Torino se font de plus en plus rares et où celles de la Juve commencent tout à coup à fleurir.

 

Un dernier chant
et puis s’en va

Côté terrain, le Torino est bien impuissant offensivement et malgré un très bon Sirigu, De Ligt fini par transpercer la muraille du Toro d’une demi-volée parfaitement exécutée. La Juve remporte une nouvelle fois la rencontre face à son rival honni et reste invaincu dans le derby de Turin depuis 2015. La soirée se termine comme elle avait commencé, avec le fabuleux chant de la Curva Maratona 👏 dont l’air semble tout droit venu d’Argentine, en écho peut-être à l’amitié que le Torino entretient avec les Argentins de River Plate. Une amitié vieille de 70 ans et créée quelques jours après la tragédie de Superga, en 1949. Une délégation venue de Buenos Aires s’était rendue en Italie pour rendre hommage aux dix-huit joueurs du Torino morts dans ce fichu avion.

Se nel profondo c’è una passione
questa passione la dedico a te.
Se per le strade nessuno cammina
è perchè stiamo cantando per te.
C’è una bandiera che sventola ancora,
il suo colore è il più bello che c’è.
la birra in mano, il granata nel cuore
perchè Toro sei tutto per me.

C’est donc avec cet air entrainant dans la tête que je quitte le stade pour retrouver le plumard de mon siège Flixbus. Avant de fermer les yeux, je me dis que je reviendrai, au moins une fois un été, rien que pour monter sur la colline de Superga rendre hommage au Grande Torino et apprécier l’une des plus belles vues sur Turin et les Alpes. Mais aussi pour vivre un match du Toro dans le poumon du Stadio Olimpico, dans la Curva familiale, chaleureuse et bouillante de la Maratona ✌️.

 

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Prochaine aventure-foot : Paillade royale !
Montpellier – Toulouse
Dimanche 10 novembre

 

Date2 novembre 2019
PhotographeGustave le populaire
VilleTurin
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