La nuit était déjà tombée depuis quelques heures 🌒 lorsque mes pieds foulèrent pour la première fois depuis bien longtemps le parvis du Stade de l’Aube. J’étais bien évidemment revenu depuis mon départ pour mes études, mais jamais dans un contexte de supportérisme : mes dernières fois se traduisaient par une passivité synonyme de vacances universitaires. Pourtant, en ce soir du 1er novembre, je signai pour une tout autre chose 😀.

 

L’ESTAC accueillait le Valenciennes FC en même temps qu’il m’accueillait. Dès le contrôle de sécurité passé, des souvenirs remontèrent à la surface : moi en tribune Seine entouré de mes parents, d’amis. Quelques matchs revinrent aussi : un ESTAC-Sochaux à l’époque du sponsor Baguépi et des maillots Baliston, une défaite contre le RC Strasbourg (0-3 si ma mémoire ne me fait pas défaut…). Cette aventure troyenne était aussi l’occasion de me délecter de l’architecture de ce stade si cher à mes yeux, architecture qui n’est en rien comparable avec les enceintes rénovées de Saint-Etienne ou Dijon. Mon beau Stade de l’Aube était dans son jus comme une andouillette dans sa sauce Chaource.

Ma famille était présente. Je la laissais bien installée en marge des festivités ultras que j’allais d’ailleurs rejoindre. Quelques regards interrogateurs se firent ressentir quant à l’appareil photo 📷 en ma possession mais quelques explications avec le capo du Tricasse Crew me firent passer de simple spectateur à invité d’honneur. Le match débuta en tribune par un tifo orchestré par les Magic Troyes sous lequel je me glissai. Les joueurs étaient déjà sur le terrain, prêts à en découdre. Faisant face à la tribune Champagne, le parcage visiteur était bien rempli et quelques chants valenciennois brisaient le silence le temps que les deux groupes troyens se mirent en condition. Dans un stade réputé comme étant plutôt calme, le volume sonore était tout de même assez bon, les deux sections ultras ne chantant que d’une seule voix 🎤.

 

 

Sur le terrain, les troyens dominaient mais ne trouvèrent la faille qu’à la 58e minute par l’intermédiaire de Kiki Kouyaté. Mes amis supporters se dirigèrent alors vers la barrière afin de fêter ce coup de tête 💥 tout comme l’ESTAC se dirigeait vers la victoire finale. Moi, je restai bien debout, quoique pensif, sur mon siège afin de contempler cette marée humaine. À l’époque de mes premières pérégrinations footballistiques, y avait-il des joies ainsi ? Des supporters ? Des ultras ? Mes souvenirs enfantins ont décidé de ne pas conserver ce détail. À cette époque, le spectacle sur le terrain était plus important pour moi que celui en tribune, ce dernier m’intimidant même quelque peu.

Les émotions supportrices sont partout les mêmes. Qu’elles soient heureuses ou non, ces réactions mentales (ou dans les cas extrêmes, physiques) font de ce sport qu’est le football une véritable religion où l’on est soit adepte, soit hérétique. Mais dans les deux cas, nous sommes tous l’hérétique de quelqu’un.

« Le football valorise aussi le travail d’équipe, la solidarité, la division des tâches entre joueurs, la planification collective, à l’image du monde industriel dont il est historiquement le produit, mais il souligne également le rôle, pour parvenir au succès, de la chance, de la tricherie, d’une justice, celle de l’arbitre, plus ou moins discutable. Le match symbolise ainsi les ressorts contradictoires de la réussite individuelle et collective dans le monde contemporain. ».

C. Bromberger, « De quoi parlent les sports », Terrain, Anthropologie & Sciences Humaines, 25 septembre 1995.

 

Robert.

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Prochaine aventure-foot : Cantal+ !
Saint-Flour – Ajaccio
Samedi 16 novembre

 

Date1 novembre 2019
PhotographeRobert
VilleTroyes
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