Jeudi dernier, ma soif d’aventure foot m’a poussé à aller mater le match Betis Séville-Rennes dans le rade parisien des supporters du Stade Rennais 💥. Aux Sports Bar, fief du Roazhon’s Call Paris, association qui vise à rassembler tous les fans du SRFC vivant à Paris et sa région. Et comme beaucoup de choses qui tournent autour de la Bretagne à Paname, le troquet se situe de l’autre côté d’la Seine, là où je ne fous jamais un panard mais où le cœur breton bat depuis plus d’un siècle. Depuis que la ligne de chemin de fer Paris-Brest a été ouverte, motivant les bretons à venir tenter leur chance à la capitale. C’est donc autour de la Gare Montparnasse, leur gare d’arrivée à Paris, que beaucoup d’entre eux se sont installés et ont recréé, au fil des années, une sorte de petite Bretagne. Aujourd’hui, les 14 et 15ème arrondissements continuent d’accueillir le plus de bretons, alors rien d’étonnant qu’un bar de supporters du Stade Rennais ait ouvert en 2013. Un rade comme on les aime, où ça boit debout accoudé au zinc et où ça chante à la gloire du hot-dog breton.

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

Il est 20h quand je quitte le 18ème, pas très motivé à l’idée de me taper une grande horizontale sur la ligne 12, mais heureux d’aller boire des petites reubiés. Du temps, j’en ai pour rêvasser et me vider le macaron. Au fil des arrêts et des stations, je m’amuse à observer le changement d’la population. Les petites meufs hipsters, Fila ou Dr Martens aux pieds, disparaissent pour laisser place à d’élégantes bourgeoises, à la fois hautaines et chics avec leur serre-tête en velours et leurs bottes cavalières, dans leur tailleur en tweed et leur blouse en soie. Comme je suis entrain d’me ronger le cul à la vinaigrette, je commence même à imaginer le feu sous la glace. 40 minutes plus tard, je quitte enfin la rame sans trop savoir où je vais débarquer mais avec l’espoir de bien rigoler et de connaitre enfin l’ivresse pour la première fois d’la semaine…

Mais à peine arrivé devant le bar, c’est la débandade. Le rade est archi plein et un gars à l’entrée, écharpe satin nouée autour du colback, m’interdit même de rentrer en me disant que c’est complet mais qu’un autre bistrot, plus haut, diffuse aussi le match. Hahaha la bonne blague, en aucun cas j’étais prêt à rebrousser chemin, surtout après avoir sué dans mon calbute en traversant tout Paris. En insistant un peu, le gazier qui semble être Yannick, patron des lieux, me laisse finalement entrer. À l’intérieur, c’est en effet bien plein mais on est encore bien loin d’une Divette un soir de derby. Faut dire que le bar est grand, et qu’un écran géant et deux télés sont là pour permettre de voir le match en toute tranquillité.

À peine le temps de commander une IPA, et voilà que la partie débute et que les premiers chants du SRFC se font entendre. Difficile de me faire une place, je suis en plein centre, au milieu d’une vingtaine de galettes saucisses qui cuisent dans leur jus au fil des minutes. L’ambiance est bon enfant mais les chants sont bien tristounes. Tout le monde semble avoir les jambes en pâté Hénaff. Ça claque des dominos et ça transpire des tifs. De mon côté, tout va bien, mais je sue comme un gnou de Tanzanie. Il fait au moins 50 degrés dans ce merdier. Heureusement, à la 27ème minute, un but rennais vient soulager tout ce petit monde. Je perds la moitié de ma bibasse sur mon sweat et ramasse celles des autres sur la gueule. Ça sonne clairement le début des hostilités. Oui parce que quitte à avoir les cheveux gras autant être bien bourré. Je reprends donc une bière avec pour objectif, au cas où il y aurait un autre but, de la boire le plus vite possible. Après quelques gorgées englouties voilà que ces grands malades, 8 minutes plus tard, en plante un autre. Heureusement, je réussis, je ne sais pas comment, à poser ma rôteuse juste avant que le bar parte en Galettes de Pont-Aven.

À la mi-temps, le score est de 2-1 pour le Stade Rennais, rien est fait et la tension est à son paroxysme. Moi, je suis tranquille, tel un parigot en tourisme sur la Côte d’Emeraude. Je pars rapidement m’en griller une petite et rentre vite pour trouver une place plus calme et plus adéquate à la prise de quelques photos. Tout au long de la seconde mi-temps, tout le monde est tendu. On entendrait presque voler une mouche. Heureusement quelques mecs sont là pour rallumer la mèche. Dans les dernières minutes, les chants et l’espoir de qualif se font de plus en plus ressentir. Moi, je suis de plus en plus saoul. J’ai envie de chanter à la gloire de Sainté, « où ça ? », de demander des cafés et des tournées à Serge, ou de commander des whisky coca juste pour voir si on me le sert avec du Breizh Cola. Puis, arrive la 94ème minute et cette frappe de Niang, où le temps d’une demi-seconde tout le monde se fige et retient sa respiration… BUUUUT et énorme explosion de joie. Le match est terminé, c’est la riboule du slip Armor-Lux ⚓. Tout le monde semble avoir bien chargé le col, prêt à tomber dans le quai. Certains sont torse-poils et pensent avoir déjà gagné la Ligue Europa. D’autres rêvent d’un déplacement en Angleterre. Moi, j’en tiens une bonne, avec mes 6 pintes d’IPA je dois avoir la même gueule que Gargantua. Y’a qu’à voir le nombre de consonnes que je commence à laisser au placard. Bref, il est clairement l’heure de quitter ce village d’irréductibles bretons et d’aller reprendre des forces en bouffant comme une gouelle.

 

Aux Sports Bar
2 rue des Morillons
Paris, 15ème.

 

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

Aux Sports bar | Betis Séville v Stade Rennais

 

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Date21 février 2019
VILLEParis
PhotographeGustave
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