Dimanche dernier, bien décidé à vivre très activement le foot en février, je décidais sur un coup de tête de sauter dans le premier train en direction de Metz. Je partais découvrir le pays de la quiche Lorraine et de Graoully, cette capitale de la Moselle et son stade Saint-Symphorien. Une belle aventure marquée par de belles rencontres et qui, malgré la défaite des verts et la frustration de vivre des buts en tribune adverse, m’aura une nouvelle fois rappelé qu’il n’y a rien de plus beau que de vivre le foot au stade plutôt que devant sa pauvre télévision.
 

 

En arrivant à Metz, difficile de ne pas être scotché par la grandeur de la gare et par son style néo-roman. Une gare qui nous rappelle que la ville a été sous contrôle de l’Empire allemand. Avec c’qu’on s’est mis la veille, un café n’est pas de trop pour s’accommoder du réveil et relancer une machine bien rouillée. Si les rues messines sont bien désertes en ce dimanche matin, nous trouvons quelques signes de vie aux abords de la cathédrale de Saint-Étienne et au bout de l’île du Petit-Saucy où nous découvrons le beau Temple Neuf, inauguré en 1904 par l’Empereur Guillaume II pour accentuer la germanisation de Metz.

Sur les coups de midi, nous choisissons de gueuletonner au plus ancien café de Metz, dans la Brasserie de la Lune, au pied de la cathédrale Saint-Étienne. Un petit pavé de rumsteak et des patates pour l’un, une quiche lorraine et une première binche pour l’autre, et en avant les histoires. Les histoires sont souvent les mêmes à chacune de mes aventures et se résument à me pocharder avec des supporters locaux et vivre le match et l’ambiance dans leur tribune. Seuls le décor, les rencontres et les couleurs changent au plus grand de mon bonheur.

Ce jour-ci, c’est au Café de Nancy, à quelques encablures de Saint-Symphorien que je retrouve une belle bande de copains. Cinq gaziers, coudes scotchés à leur table, heureux d’nous recevoir et bien décidés, tout comme nous, à n’pas manquer une minute de cet avant-match. Les discussions, animées de picon, tournent autour de cette passion commune des gradins et des aventures foot. La bande bouge, elle aussi, dès que l’occasion se présente. En Allemagne, en Angleterre… qu’importe le flacon, pourvu qu’ils aient l’ivresse de bourlinguer entre frangins. Pour vivre le foot et en garder des souvenirs inoubliables. Comme à chacun de mes déplacements, pris par l’excitation et pris en otage par le début de la rencontre, je n’peux m’empêcher de trouver ces instants trop courts. Car oui, dans ces bitures que sont les avant-matchs, chaque minute est comptée et chaque instant se doit d’être au mieux géré. Ne pas trop développer pour en apprendre suffisamment sur les autres, faire des phrases courtes pour avoir l’temps de se mettre quelques gorgées dans le gosier, ne pas perdre plus d’une minute en allant se vidanger ou encore avoir son verre plein quand sonne l’heure du départ…

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Alors vers 16h30, sous un petit crachin messin, nous traversons la Moselle pour rejoindre Longeville-lès-Metz et son stade Saint-Symphorien ou plutôt pour rejoindre la Brasserie du Stade, plantée dans l’allée menant à la Tribune Est. Difficile de louper celle qui semble vivre depuis toujours au rythme des matchs et des tribulations de supporters assoiffés, celle où les Grenats aiment se remplir l’estomac. Il y a qu’à voir les photos accrochées aux murs, la cuisine en Formica et la beauté du zinc pour comprendre que Luc, le patron des lieux, n’a pas posé ses valises hier mais qu’il a bien plus de 1000 matchs derrière le bar.

À quelques secondes du coup d’envoi et commençant à être bien ivre de bonne heure, nous foulons enfin le bitume des travées de Saint-Symphorien, prêts à vivre au mieux l’ambiance de ce Metz-Sainté, en tribune Est du côté de la Horda Frénétik, groupe ultras créé en 1997. Si ce stade ne se présente pas sous son meilleur jour, avec sa tribune officielle sans chair et tout en os, il a certaines de ces caractéristiques qu’on ne peut qu’apprécier: des groupes de supporters proches du terrain et derrière chacun des buts, des belles buvettes qui servent d’excellents kebabs sous ses tribunes et un brin de fougue qui annoncent une bien belle soirée.

Malheureusement pour moi, les Verts ne sont pas au rendez-vous et déjà qu’il est dur de ne pas être aux côtés des miens, en tribune haute, je dois encaisser les buts au beau milieu des messins. Une drôle d’expérience mais une belle soirée tout de même, terminée là où elle avait un peu plus tôt débuté, dans cette Brasserie du Stade où en échangeant avec le patron du bar, et comme souvent quand je dis à une personne de plus de 50 piges que je suis Stéphanois, celui-ci se met à parler de ces glorieuses années de 1970 quand tout ou partie de la France était verte. Mais s’il a connu les grands matchs de Sainté à Geoffroy Guichard, il était sûrement le seul français, ce soir de finale de Coupe d’Europe à Glasgow, à fêter la victoire de son autre club de cœur, à fêter la victoire du grand Bayern de Munich.

Photos et texte de Gustave.

 

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Prochaine aventure-foot : Show me your Brest !
Brest – Sainté
Dimanche 16 février

Date2 février 2020
PhotographeGustave
VilleMetz
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