De retour de mes pérégrinations londoniennes, il était temps de retrouver un endroit bien connu. Le Chaudron accueillait le Stade Rennais pour le compte de la demi-finale de Coupe de France 2020. Sans réellement y croire vu les résultats de l’époque, je pris mon appareil photo à la dernière seconde. Les doutes concernant la forme de l’équipe ne m’avaient fait prendre aucune autre pellicule que celle qui était déjà dans l’appareil. La peur d’une déception aux portes d’une hypothétique finale m’angoissait si bien qu’elle prit le pas sur ma raison et sur l’indécision du football. Les pensées des photos sur lesquelles figureraient des mines déconfites après la défaite fusaient dans mon esprit alors que le stade se rapprochait…

 

Les émotions intenses de la partie déformaient régulièrement les visages des spectateurs. Car oui, nous étions alors tous spectateurs d’un jeu du destin prenant place sur l’herbe verte. De la joie, nous passions au stress, du stress à l’allégresse. Cette loterie propre au football me donna tort et, en foulant cette parcelle d’herbe où les dés d’un destin de finaliste furent jetés, je contemplais la joie dont était remplie chaque personne. Au lieu de fêter dignement cette finale, je préférai alors dégainer cet appareil que je pris un peu plus tôt. L’intuition, pensée fugace et immédiate, me fit un grand cadeau lorsqu’elle me poussa à prendre cette boite à images. Et c’est quand je vis le public célébrer au centre de la pelouse que je me reculai et devint alors spectateur à la place de ces même badauds, devenus en l’espace d’un envahissement de terrain, acteurs.

 

 

Photos argentique et texte de Robert.

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Date6 mars 2020
VilleSaint-Étienne
PhotographeRobert
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