Il y a un peu plus d’un mois, j’affrontais la fine bruine nîmoise, mes pieds bien ancrés sur les gradins du stade des Costières. Après avoir cherché désespérément un contact au club, appelé des dizaines de numéros présentés comme ceux de la direction afin de pouvoir avoir la certitude de rentrer avec mon bousin photographique, un contact avec les Gladiators se fit. Je passais donc la première mi-temps à leur côté, non sans avoir attiré la curiosité de certains. Depuis, Gustave publia son reportage dans la cité aux sept collines. Aujourd’hui, ce sont mes mots qui vont décrire les sensations, les émotions que l’on peut retrouver dans ce bel écrin populaire.
L’avant-match se passa aux 3 Brasseurs, repaire de supporters du NO. Quelques pintes plus tard, et après avoir discuté avec mon contact nîmois, il fut l’heure de s’avancer vers le stade dont les projecteurs diffusaient une lumière tamisée par la pluie fine. Les portes n’étaient pas encore ouvertes lorsqu’un message d’un autre contact apparu sur mon téléphone : baston au centre-ville entre nîmois et messins. La tension était donc palpable aux abords du stade lorsque les portes s’ouvrirent enfin. Les forces de l’ordre courraient partout, les voitures fusaient alors que leurs sirènes retentissaient. Mon appareil allait-il passer ? La fouille serait-elle plus poussée ? Rien de tout ça, bien au contraire. Une palpation totalement laxiste plus tard, les Costières tendaient ses bras.
L’arrivée dans un stade inconnu est toujours une belle aventure où l’on essaye de capter chaque odeur, d’inspecter chaque recoin de l’enceinte. Ce match entre le Nîmes Olympique et le FC Metz fut l’occasion d’inspecter ces longues pentes amenant au Pesage Est, de contempler ces halls renfermant les buvettes, ces gradins me rappelant au passage les plateaux débutants de ma jeunesse. J’étais en terre inconnue et en terrain connu dans le même temps. Pour autant, le dépaysement était total : la ferveur qu’avait engendrée la baston quelques heures plus tôt réchauffait les travées bien garnies. Les chants s’amplifiaient au fur et à mesure que l’horaire se rapprochait. Qui allait remporter ce duel de fin de tableau ? Je n’en savais rien. Une seule chose était sûre, la rencontre allait être électrique.
Le coup d’envoi donné, je me plaçais au plus près des Gladiators. Regarder le match avec ces chants, cette ferveur partisane dans le dos fut un véritable plaisir. Quelques échauffourées entre supporters nîmois vinrent ternir la première période mais sans grande conséquence : on me confirma plus tard que « c’était normal ici ». Et que ce n’était « pas grand-chose ». Certes.
Le match était pénible et malgré la volonté des joueurs nîmois, le FC Metz ouvrait le score. À ce moment, je pensais que le match était terminé. Il fallut attendre la seconde période et un but de Ripart pour que le Nîmes Olympique revienne dans le match ! Une égalisation suivie non plus des gradins mais des halls. Ce changement de point de vue me fit encore plus aimer ce stade : les infiltrations d’eau ruisselaient contre les murs et s’écrasaient au sol. Dans son jus, le stade des Costières renvoyait cet aspect populaire que je recherche tant. L’explosion de joie sur l’égalisation résonnait dans ces abris qui donnaient une vue imprenable sur les tribunes non couvertes. Quel spectacle.
Malgré ce match au score peu reluisant, quitter ce stade fut un véritable supplice. Dégueulant de populaire, de grandes gueules, d’insultes vociférées avec un accent chantant, le stade des Costières fut l’une de mes plus belles expériences footballistiques. On vous dira sûrement, comme on me l’a dit, que ce stade n’est pas beau, qu’il est vétuste. Peut-être. Mais comme on dit, ce sont dans les vieux stades qu’on fait le meilleur populaire !
Robert.
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Brest – Sainté
Samedi 15 février