Lors de cette fraîche soirée du premier mois de cette nouvelle année, je continuais mes pérégrinations dans ce que les anglais appellent « lower leagues ». Après la réserve de l’ASSE, la ville de Bourgoin-Jallieu fut ma destination. Encore une fois, ce voyage ne se décida pas par rapport à un projet. Bien au contraire, la spontanéité est, du moins pour moi, plus propice aux rencontres, aux émotions. De cette façon, on ne s’attend à rien et l’on peut profiter au maximum de l’expérience footballistique tout autant que de l’ambiance en tribune et aux alentours des buvettes.

 

Pour autant, cette fois-ci, je voulus en apprendre un peu plus sur le club au dauphin, vestige historique du temps royal que l’on retrouve sur son blason. J’appelais alors Dylan Rahis qui, en plus d’être arbitre affilié à la Ligue Rhône-Alpes, est proche du FCBJ. Ainsi, grâce à lui, j’appris que les couleurs du club venait d’un étudiant anglais venu à Bourgoin-Jallieu avec un maillot d’Aston-Villa. Il me confia aussi que le FCBJ est un club proche des gens, proche du public et surtout un club représentant un véritable enjeu aux yeux des Berjalliens. Aussi important que le Club Sportif Bourgoin-Jallieu, l’homologue sportif dédié au rugby, mais peut-être moins connu, une grande partie de la vie sociale et sportive du quartier de Champfleuri se concentre autours du club de football. Plus qu’un simple endroit où l’on peut tâter le cuir, mon interlocuteur me fit bien comprendre que le Stade de Chantereine est un endroit où l’on se rencontre, échange, vit autours d’un match. Avant même d’arriver en ville, je m’imaginais un joli petit club dans un joli petit stade où les odeurs de bières, de cigarettes, de barbecue allaient jouer un grand rôle dans l’atmosphère ambiante. Pour autant, le match n’allait pas se dérouler dans ce Stade de Chantereine mais dans celui du CSBJ, le Stade Pierre-Rajon. L’objectif fut d’attirer le maximum de spectateurs au stade afin de, à terme, utiliser ce grand stade pour chacun des matchs du FCBJ. Cela marquerait alors la fin de l’utilisation de l’enceinte de Chantereine, du moins pour l’équipe une.

Je me présentai tout d’abord devant l’entrée principale du stade où trône fièrement un portique annonçant le nom de l’enceinte. La porte était close. Je suivis alors des personnes allant d’un pas décidé vers une rue adjacente. A partir de ce moment, j’eus la sensation d’être en Angleterre : les projecteurs, hauts dans le ciel, éclairaient notre chemin. Parfois, nous avancions avec mes compères inconnus dans le noir, attendant que la lumière refasse son apparition après avoir été bouchée par le toit d’une des maisons de ce lotissement. Après avoir tourné une dernière fois, le stade et la véritable entrée se montra finalement. J’abandonnais alors mes éphémères compagnons d’infortune pour admirer cette petite entrée abritant une billetterie rudimentaire mais tellement authentique. Sans avoir eu le temps de me rapprocher de celle-ci et d’avoir pu acheter un billet, une autre personne m’interpella : son ami n’ayant pas pu venir, il me proposa de me donner sa place restante. J’acceptai bien volontiers, ravis de voir que mon contact ne m’avait pas menti !

 

 

Le Stade Pierre-Rajon est un beau stade à l’anglaise, proche du terrain et aux tribunes très différentes architecturalement parlant. Une seule tribune était ouverte pour l’occasion, une latérale. Comment ne pas avoir envie d’aller visiter les autres quand l’on a de telles travées devant les yeux ! C’est frustré que je montais les échafaudages de la latérale, m’installant au centre et en haut de celle-ci afin d’avoir un point de vue sur le jeu mais aussi sur les spectateurs. Le jeu était beau, physique voir parfois rugueux, bien loin du jeu professionnel français. Je pris plaisir à voir les deux équipes évoluer sur le terrain dans une bataille plutôt équilibrée. Le match se termine d’ailleurs sur un 1 – 1.

Malgré le soin que les dirigeants ont pu mettre dans les différentes animations ayant eu lieu avant le match et pendant la mi-temps, le public était majoritairement en tribune pour voir le match et ne réagit que très peu à celles-ci. Les rires, les gamins jouant à côté du stade, la bière à 2€50, autant de choses faisant de ce club une entité familiale. La bienveillance à l’égard de ceux s’intéressant à l’histoire, au club, aux personnes le composant rend compte d’un véritable attachement aux valeurs, au quartier abritant le FCBJ. Le déménagement à Rajon peut être un véritable bond en avant pour le club, pourtant je serai attristé de voir un quartier se faire déposséder d’une partie de son identité. Mais je ne suis pas inquiet : les gens que j’ai pu croiser au stade sauront faire entendre leur voix si quelque chose ne sert pas les intérêts du club.

Photos argentique et texte de Robert.

 

 

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Prochaine aventure-foot : Brentford Fiesta !
Brentford – Sheffield Wednesday
Samedi 7 mars

Date25 janvier 2020
VilleBourgoin-Jallieu
PhotographeRobert