Samedi 16 novembre, poussé par la magie de la coupe de France, je partai en expédition dans le Cantal, dans ce village surplombé d’une belle cathédrale en pierre volcanique: Saint-Flour. J’assistai dans le stade René-Jarlier à la rencontre entre l’US Sainfloraine et les professionnels de l’AC Ajaccio. Une superbe aventure dans la plus belle des compétitions, là où le football retrouve ses lettres festives et populaires de ses premières heures, là où le football se vit dans son état brut et se consomme en pur jus.

 

Fête de village
à Saint-Flour

Il est un peu plus de midi quand nous arrivons avec le frangin et les cousins au stade de Saint-Flour. Notre billet « Pourtour » tout juste en poche, nous sommes frappés de plein fouet par la beauté du football champêtre. L’US Sanfloraine a fait les choses en grand et en ce début d’après-midi glacial, tout est réuni pour faire de ce 7ème tour de coupe de France une belle fête de village. En effet, autour du rectangle vert, tout est là : une tribune de 722 places pleine à craquer, une main courante remplie de publicités de commerçants du coin, un stand de maquillage et de vente d’écharpes, une rangée d’épicéas en guise de filets et des buvettes de chaque côté pour se réchauffer. Car oui, le Cantal est un autre pays où l’on se sent vite frigorifié, où nos doigts et nos pieds semblent rejoindre ceux de Maurice Herzog en haut de l’Annapurna trente minutes à peine après notre arrivée. Mais au coup d’envoi, l’esprit à la fête, devant les agitations d’une fanfare, nous oublions vite notre douleur. Nous sommes heureux, une barquette de frites pleine de mayonnaise et un vin chaud dans les mains, de revivre le temps d’une journée, le football qu’on avait plus jeune tant apprécié.

« Il n’y a pas d’endroit dans le monde où l’homme est plus heureux que dans un stade de football »

 

Loic Durand et
sa Peugeot 106

Ce match est aussi l’occasion pour moi de rencontrer un autre grand passionné qui se déplace lui aussi aux quatre coins de France, mais pour un seul et unique amour, celui de l’AC Ajaccio. Dans son espace visiteurs qui a une triste allure de cage aux poules, je découvre le fameux Loic Durand qui fête aujourd’hui son 150ème déplacement dont la plupart ont été fait à bord de sa fidèle Peugeot 106. Originaire de Montluçon, Loic a commencé à nourrir sa passion au lendemain de son obtention du permis et de la remontée en L1 du club ajaccien, en 2011 lors d’un match face à l’OL. Au début, il ne faisait que quelques déplacements puis, comme souvent, la passion a pris le dessus sur la raison et cela fait trois saisons qu’il se déplace à tous les matchs extérieurs d’Ajaccio malgré les signes de fatigue récurrents envoyés par sa 106.

Malheureusement, cet après-midi, difficile de trinquer avec lui. La coupe de France a beau avoir l’image d’un événement populaire et festif, le club de Saint-Flour a bien été obligé de respecter le règlement de la FFF. Alors, Loic et ses amis sont enfermés tels des animaux dans un parcage à l’allure de celui d’une D4 polonaise. Un parcage où les bénévoles de Saint-Flour lui proposent tout de même le service à table et font passer cafés, sandwiches et crêpes par dessus les grilles.

« Au début j’en faisais 5 ou 6 par saison et puis ça fait 3 saisons que je fais tous les deps. Comme si je ne pouvais plus m’arrêter ! »

 

L’aventure continue
pour Saint-Flour !

Côté terrain, les trois divisions d’écart se dissipent dès les premiers flocons de neige. Les professionnels d’Ajaccio se font malmener par le Petit Poucet cantalou. Si bien qu’à la fin du match et sur une glissade du gardien ajaccien, c’est bien le club de Saint-Flour qui marque le but du 3 buts à 1 synonyme de qualification pour le 8ème tour de Coupe de France et d’explosion de joie tout autour de la main courante. Quelques instants plus tard, nous trouvons refuge dans notre caisse, les mains sur les ventilateurs de sorties d’air chaud. Nous reprenons la route en nous disant que la Coupe de France est sans conteste la plus belle des compétitions de football. Celle qui, au beau milieu d’un stade de rase campagne, nous fait goûter au plus beau du football. Un football à l’état brut, sans chichis ni fioritures. Un football champêtre qui, le temps d’une journée, nous fait vite oublier celui qui se joue à la télé.

 

Cet article vous a plu ? Pour être tenus informés de mes prochaines aventures-foot, rejoignez-moi sur facebook, instagram ou twitter !

 

Prochaine aventure-foot : Stade des Alpes !
Grenoble – Nancy
Vendredi 22 novembre

 

Date16 novembre 2019
PhotographeGustave le populaire
VilleSaint-Flour
Mots-clés